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Une lumière dans la nuit

Parfois les détails les plus banals peuvent prendre prennent des dimensions démesurées.

La course à pied de fond (voire d'ultra fond)

J’aime courir. Courir longtemps. Dans la forêt et les champs derrière chez moi. Ou un peu plus loin, selon la région qui m’attire quand je me mets en route. Dans le vent, sous le soleil, parfois dans la pluie aussi. C’est pour moi l’occasion d‘un échange et un lien fort avec les éléments naturels, une conversation physique, presque animale avec la nature.
Je précise que je ne cours quasiment jamais sur route, même si elles sont campagnardes. Question de goût et de respect de mes articulations.
Parfois, il m’arrive aussi de faire des épreuves, des joggings, courses, marathons, trails, rencontres sportives, … Les appellations sont multiples.

J’aime les challenges assez longs. Les plus épreuves les plus courtes étant de 20-30 km. Les plus longues dépassant allégrement les 100 km. J’aime beaucoup, je les considère comme des rencontres avec moi-même, comme un long moment de méditation, de voyage en moi-même, en dehors du monde.

Intimité avec la nuit

Certaines épreuves, ou en tout cas une partie, se déroulent de nuit. Avec une bonne lampe frontale et un peu d’habitude c’est un vrai régal. L’horizon se limite à quelques mètres, et un autre décor se devine au-delà. Impressions garanties. En montagne, particulièrement. La lune nous accompagne parfois, compagne de notre solitude et complice de nos découvertes.


Je participais à une course nocturne, il y a quelques semaines. Comme je suis loin d’être un champion, je suis dans le milieu du peloton. Dans la cohue du départ, le flux des lampes de chacun est tellement dense qu’un amalgame de lumière nous accompagne.


Après quelques kilomètres, les premiers écarts se forment alors que chacun commence à trouver son rythme et sa place dans la procession des kilomètres. L’éclat de lampes devient plus individualisé dans la nuit. La solitude est ponctuée des lumières qui nous précèdent (il y en a aussi derrière, mais on ne les voit pas…). Une procession de lampes permet parfois de deviner le chemin à l’horizon. C’est un beau spectacle. Quand la forme est là, j’en rattrape quelques-unes, ou bien d’autres me rejoignent pour me dépasser.


Parmi ces lucioles, il existe un modèle que les coureurs utilisent de temps en temps et qui est plutôt destiné aux cyclistes. Si, sur le front une lumière blanche classique éclaire le chemin, sur le dos de la tête, une lumière rouge clignotante est censée signaler la présence du cycliste ou du coureur.

Un éclat dans l’œil

Cette lumière rouge clignotante qui ne cause aucun problème à tout un chacun est pour moi une gêne quasi insupportable. Ce point rouge intermittent fixe toute mon attention, je ne vois plus que cela. Le reste disparaît. Ce serait presque comparable à l’effet psychédélique d’un stroboscope sur mes petits neurones. Comment pourrais-je expliquer ? Tout le spectre de ma visibilité se focalise sur ce point et plus rien d’autre n’existe.


Une telle lumière lorsque je conduis ne me gêne pas (beaucoup de pollution lumineuse et faible durée du dépassement). De même un phare en mer ou une lumière rouge fixe ne cause pas trop de problèmes. Celles sur les éoliennes ou les pylônes sont déjà plus difficiles à supporter. J’imagine que c’est la couleur et surtout la fréquence de clignotement qui n’est pas en phase avec moi-même…


Dans une course, il me reste deux possibilités, perdre haleine et courir au plus vite pour dépasser cet aiguillon visuel ou ralentir un maximum afin de ne plus l’apercevoir devant moi. C’est en tout cas insupportable

Existe-t-il des lunettes nocturnes capables de filtrer la lumière rouge ?

 

PS: ceci n'a rien à voir avec cet article. En l'écrivant, j'avais ceci en tête...

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