Mon histoire, la rencontre avec le concept d'hyperesthésie

Le début de mon histoire n’est pas le début de mon histoire.
Ce n’en est qu’une charnière.

Le (ou les) points de départ

Chacun suit son chemin, sa quête personnelle, sa recherche aux questions les pus intimes qui sont les siennes.
Enfin,… les réponses sont intimes ; les questions ne le sont pas.

Pour la plupart de nos voisins, habitants de la planète, on pourrait les résumer dans les traditionnels « Qui suis-je ? », « Qu’est-ce que je cherche ? », « Quelles sont mes valeurs ?», … Puis, pour certains, des questions connexes apparaissent. 

On a tous aussi une faiblesse à laquelle on voudrait trouver réponse, une blessure à panser. On décide de s’y intéresser ou pas. Elle monopolise beaucoup d’énergie, de temps, de pensées et la solution est parfois bien difficile à trouver.


Pour ma part, deux points émergeaient de ma petite vie tranquille. Le premier est difficile à expliquer. Une manière différente de penser, d’aborder la réalité. Je disais souvent que ma pensée n’est pas séquentielle, mais en forme de sapin, passant de branche en branche. Je me rendais compte que mes points d’attention n’étaient pas identiques à ceux de M. Toutlemonde.  Une fois, une amie m’a dit « Si tu es devant un panneau directionnel, tu ne verras pas la flèche, tu verras les clous qui le tiennent ». Je me sentais passer très vite d’un sujet à l’autre, alors que les idées surgissaient à un rythme très rapide, leur exécution avait plus de mal à se mettre en place. Ce dont d'ailleurs ont profité certains…


Je pensais que mon second souci était de ne pas avoir confiance en moi, ou quelque chose comme cela. J’ai suivi des séminaires spécialisés sur le sujet, restant sur ma faim…

Cela devait cesser. En tout cas, un jour, je l'ai décidé.

Comment est venu le diagnostic HP

J’ai fait rencontré plusieurs professionnels sur ces sujets, participé à des stages de développement personnel … beaucoup de lectures aussi.

On m’a appris que la confiance en soi repose sur trois piliers : l’assurance en soi, l’estime de soi et l’amour de soi. C’est si simple! Assez rapidement, je me suis rendu compte que c’est le dernier point qui posait problème : l’amour de moi. Pas évident d’y apporter une solution.

 

Oui, l’histoire durant l’enfance peut expliquer beaucoup. Après bien des recherches et une introspection sérieuse, souvent aidé par des lumières extérieures, j’ai pris conscience de certains points. Pourtant, pas de mode d’emploi pour remédier à la situation. Ou alors j’ai loupé la bibliographie.

 

Plein de courage et prêt à affronter l’impossible, je suis retourné chez une psy qui animait un des ateliers susmentionnés. Autant aller vers la compétence, non ?

 

J’avais fait le bon choix. Après pas mal d’années de recherches, tout s’en enchaîné très vite, de manière naturelle et assez inattendue. Je raconte… ne quittez pas.

 

Lors d’une de nos premières entrevues, la psy m’a demandé comment, en tant qu’HP, je réagissais dans les circonstances dont nous parlions.

Un ange passe…

C’est qui, ce truc ? Elle me considère comme HP ? On se calme, il y a erreur. Je ne suis pas comme cela, moi.

 

Je savais ce qu’était un HP (haut potentiel), que c’était réservé à une catégorie d’individus tout à fait particuliers. Il y avais aussi le bouquin de Cauvin (E=MC², mon amour) que j’ai lu il y a bien des années. J’avais aussi entendu que des enfants/ados étaient diagnostiqués HP. Je croyais qu’avec l’âge cela, disparaissait… En tout cas, pour ma part, pas concerné.

 

Elle m’explique que pour elle, en ce qui me concerne, c’est une évidence et elle est sincèrement surprise de ma réaction.

Un peu groggy, j’ai voulu approfondir. J’ai passé une batterie de tests dans un institut spécialisé et j’ai effectivement été diagnostiqué HP ! Tout bascule.


Il y a plusieurs tests :

  • Test des intelligences multiples (les intelligences multiples sont expliquées dans le bouquin « Les intelligences multiples » Pr Howard Gardner, 1983. Réactualisé en 2004) ;
  • Analyse de besoins (Paradigme des 12 besoins de Pourtois) ;
  • Analyse de la grille de Terrassier (Grille d’identification de Terrassier).

Il faut savoir que le diagnostic n’a pas de valeur permanente dans le temps. Il est valable pour une période de la vie. Donc, certaines lignes de forces peuvent évoluer, s’amenuiser ou s’aggraver avec le temps.

 

Dans l’approche multifacette proposée, la première me parait la plus éclairante (et sans doute la plus simple pour un non-initié, ce que je suis).

 

Dans mon cas (il paraît tout de même qu’environ 15% de la population est concerné), parmi les huit sensibilités individualisées (je préfère utiliser les mots « sensibilités » qu’« intelligences ») trois sont évaluées à 9/10 et une à 3/10…. La moyenne « classique » tourne autour de 5/10. A ce moment, savoir que j’étais hyperefficient dans les sensibilités kinesthésique, intrapersonnelle et verbo-linguistique alors que je marquais une déficience dans la sensibilité interpersonnelle ne m’évoquait pas grand-chose.

Ces infos vont pourtant devenir cruciales dans la suite de ma recherche personnelle. Beaucoup s’expliquera dans la suite de la réflexion.

 

En fin de rapport de mon évaluation, un certain nombre de pistes d’approfondissement étaient mentionnées :

  • Participation à des groupes de parole ;
  • Suggestion de tests de QI et psychométriques ;
  • Référence bibliographiques utiles ;
  • Support pour l’orientation professionnelle ;

J’avoue que j’étais un peu sonné et sorti de ma zone de confort. Pas donc à même d’aller beaucoup plus loin dans ma réflexion. Pour moi, il a d’abord fallu digérer.

Suivi de la découverte de l'hyperesthésie

Me savoir HP a été un moment important.

 

Pourtant pas trop difficile à vivre et qui commençait à expliquer quelques détails de mon quotidien. Petit à petit, les pièces du puzzle ont commencé à se mettre en place.

 

J’ai commencé à lire sur le sujet. Sur l’utilité des tests de QI, sur l’intelligence en général et sur la vie du HP au quotidien…. Moi qui ne suis pourtant pas trop friand de bouquins sur le développement personnel. Pour 36 raisons. Entre autres parce qu’au fond de moi, il y a un fond de rationalité très forte - innée ou acquise, je n’en sais rien - qui me met en porte-à-faux par rapport au contenu de certains bouquins. Et c’est encore pire par rapport aux publications internet.

 

Et être HP n’implique pas d’être plus intelligent qu’un quidam, en tout cas de manière générale. Être HP, j’aimerais dire, c’est comme si on était câblé différemment. On tourne avec un autre OS. Si tout le monde est en Windows, on est en Linux. Ce n’est pas mieux, ce n’est pas moins bien. C’est comme cela. C’est différent.

 

Dans les mois qui ont suivi, une de mes lectures m’a vraiment retourné. Il s’agit du livre bien connu dans le milieu « Je pense trop – Comment canaliser ce mental envahissant », de Christel Petitcollin. (Les références sont dans la partie bibliographie). J’y reviendrai. Perso, je trouve que le titre ne correspond pas vraiment au contenu bouquin, mais quelle découverte !

 

En réalité, j’ai ouvert le livre par acquis de conscience. Parce que je l’avais dans ma pile de lectures à digérer. Je parcours les premières pages. Là, je suis tombé de ma chaise (ou de mon fauteuil ?). Ce n’est pas possible, elle a visité mon esprit... Mon pré secret. Comment peut-elle savoir qui je suis ? J’ai dévoré la première partie d’une traite, en quelques heures. J’ai moins accroché sur les autres parties, mais quel choc…. Mon mode de pensée s’en est trouvé démasqué. A poil !

Une onde de choc. De haut en bas dans mon dos. Jusque sur le haut des fesses.

 

Je ne suis donc pas le seul à ressentir ce que je ressens. Je ne suis donc pas anormal. Je peux déculpabiliser… Ouf !

 

En quelques mots, elle décrit les différentes perceptions dont nous sommes l’objet. Des 5 sens. Cela s’appelle l’hyperesthésie. C’est la première fois que je lis ce mot. Je ne parviens d’ailleurs pas à le retenir au début, tellement il me parait porteur de signification.

 

L’hyperesthésie est une forme de surefficience mentale (voir le vocabulaire). Si j'ai bien compris, tous les HP ne sont pas hyperesthésiques, mais tous les hyperesthésiques seraient HP.

 

Je commence à comprendre pourquoi un cadre de travers dans une pièce me met gène, pourquoi certaines odeurs me sont insupportables, pourquoi le tic-tac simultané de 2 horloges me bouscule les pensées, pourquoi l’attitude d’une personne ne me convient pas, pourquoi une matière m’attire alors qu’une autre me révulse, pourquoi j’ai envie de toucher pour communiquer avec tout, personnes ou objets….

 

Quel soulagement, quel bond dans la compréhension de mes comportements! Je ne suis donc pas complètement dans un monde parallèle!

Dans les différents articles qui seront repris dans le blog, je chercherai à partager tout simplement l’hyperesthésie au quotidien. Les articles viendront petit à petit. Avec des pauses. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour bien me découvrir.

La pelote est bien emmêlée.