La multiplicité des stimuli à gérer simultanément est très lourde pour les hyperesthésiques. C’est à ce moment qu’une « une petite absence » fait tant de bien…
En réunion
Les fins d’années sont propices à de nombreuses réunions. Belles rencontres où les retrouvailles de chacun font chaud au cœur. Où de beaux mots traduisent les sentiments qui nous
réunissent.
C’est parfois tellement bon de se les entendre dire..
Cette année, j’avais le plaisir de passer une partie de ces derniers jours en compagnie d’un groupe de personnes que j’aime beaucoup. Et parmi ces personnes … une hyperesthésique.
C’est quelque part amusant, je suis convaincu que les hyperesthésiques ont la faculté de se reconnaître entre eux. J’ai toujours « ressenti » qu’on se ressemblait au niveau des perceptions. Nous
en avons discuté, et cela ne fait aucun doute… Dans de nombreux autres cas, je me dis ‘Cette personnes est hyperesthésique », mais je n’ose pas aborder le sujet avec elle. Pourtant la conviction
est forte. Avant même de pouvoir poser un mot sur l’hyperesthésie, je sentais bien qu’un lien m’unissait avec d’autres, dans notre façon de « ressentir » le monde.
Je m’absente
Dans les réunions, les discussions vont bon train entre deux, trois ou quatre personnes. Autour de moi. A côté de moi. Même si pas avec moi. Souvent autour d’un bon repas. Avec un bon verre.
L’atmosphère est douillette. La lumière est chaude. Une musique pour mettre une belle ambiance. Et surtout l’attention qu’on voudrait accorder à chacun et à tous.
Toutes ces séquences juxtaposées requièrent une attention complète que je voudrais accorder. Mais que je ne peux pas. Trop d’intervenants en même temps. Trop de signaux sensoriels. Trop d’envies
de me mettre en phase avec chaque émetteur.
C’est peut-être idiot, ou en tout cas inattendu, mais ma manière de réagir est de couper l’interrupteur. Je fais mes valises, je laisse mon enveloppe corporelle et je m’en vais. Je coupe le
disjoncteur et éteins les lumières.
Une méthode classique de réagir
Christel Petitcollin évoque le sujet dans son livre qui est une révélation pour beaucoup d’entre nous. (Je ferais prochainement un article sur son ouvrage, il m’est impossible de continuer ce
blog sans m’y arrêter quelques instants…) Elle décrit un monde virtuel dans lequel l’hyperesthésique se réfugie. Je pense que dans le cas décrit plus haut est vraiment une situation où la survie
de l’hyperesthésique ne peut éviter de se réfugier dans son monde réel.
A chaque moment de « conscience », je prenais plaisir à observer cette amie qui réagissait de la même manière que moi et se réfugiait dans sa bulle protégée. C’est à ce moment qu’arrivent les
questions/ remarques telles que « Ça va ? », « Tu es fatigué ? », « Tout va bien ? », « Reviens parmi nous... », …
Un simple regard nous servait pour communiquer et savoir où nous en étions. Petite complicité dans notre monde parallèle...
Le refuge
Il y a quelques années, j’ai été victime d’un très grave accident qui m’a conservé dans le coma durant une dizaine de jours. Je n’ai évidemment très peu de souvenirs de cette période et des jours qui ont suivi. Je me souviens pourtant de la pompe à morphine qui était à portée de main. Quand la douleur était trop forte quelques pressions me permettaient de quitter le monde et de filer dans une autre dimension.
Exactement la même sensation....
Comme je disais, un monde parallèle...
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