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J'aime toucher les gens

S’il existe un tabou dans la littérature, c’est bien celui du toucher de l’autre. Quelques mots suffisent pourtant pour savoir que chacun a un avis tranché sur la question.

Comment en parler ?

Il est vrai que parler de ce sujet n’est pas simple. J’avais préparé un long article « académique » avec plein de références, de cas d’étude, et finalement sans intérêt.
Je voudrais simplement livrer quelques idées, laisser parler le cœur plutôt que la raison…
Dans les lignes qui suivent, les genres peuvent être changés à tout moment. « Il » devient « Elle » et vice-versa.

J’aime toucher les gens

Oui, disons-le tout de suite ! J’aime toucher ceux que j’apprécie, ou simplement ceux avec lesquels j’ai envie de partager. J’avais déjà effleuré (tiens, quelle allusion) le sujet dans un précédent article. Et aucun toucher, aussi léger soit-il, ne m’échappe… surtout venant d’une personne. J’aime toucher, ce peut être étreindre, embrasser, caresser, masser, effleurer, … C’est comme cela. Et ce n’est pas tous les jours facile à vivre

Et tout le monde n’aime pas être touché

Il est clair que ce n’est pas le cas de beaucoup de monde. Je me méfie donc beaucoup de moi-même et me retiens presque tout le temps. Parce que beaucoup souffrent d’être touché, ou en tout cas ne l’apprécient pas.

Auparavant, j’avais beaucoup de mal à admettre qu’on puisse ne pas aimer être touché. Cela me rendait malheureux et je le prenais sur moi, comme un rejet. Il est vrai que me savoir hyperesthésique m’a aidé à mieux comprendre et à davantage respecter ceux qui sont dans ce cas.

Ce que cela signifie pour moi

Toucher est pour moi réellement un mode de communication, une manière d’entrer en phase avec l’autre. C’est aussi une sensation très agréable. Et j’avoue aussi, même si ce n’est pas souvent compris, que je « sens » beaucoup de choses quand je touche. Je n’ose pour ainsi dire jamais en parler avec le concerné. Par peur de me tromper d’abord, de les mettre sur une mauvaise route ensuite.  Je sens la joie, la tristesse, l’émotion affichée ou cachée, le mal/bien-être. J’ai déjà senti la mort, l’inconsistance, souvent la contradiction et la difficulté d’être dans le moment…
Poser ma main sur le bras, sur la main de mon interlocuteur m’ouvre la porte de son cœur. C’est rarement faux.

Les limites

Il y a beaucoup de limites à toucher quelqu’un.
Comme je disais il y a quelques lignes, beaucoup n’aiment pas, ou ne peuvent accepter le toucher car ils sont démunis d’outils pour comprendre le moment. En réalité, nul besoin d’outil, il suffit d’écouter son cœur, de se laisser aller et de profiter.
La bienveillance et le respect sont les deux guides que je me fixe.
Les conventions sociales sont le principal obstacle au toucher de l’autre. Il suffit d’y réfléchir un instant et vous verrez mille codifications au toucher. Vous prenez un enfant par la main pour lui dire que vous tenez à lui : quoi de plus normal. Vous attrapez la main d'un ami pour lui dire que vous tenez à lui : vous le draguez…

La culture et plus encore la religion ont très fortement contribué à brouiller le message ; ils continuent d’ailleurs dans cette voie, rares sont les exceptions.
Et je m’insurge avec force.

J’ai la chance de pouvoir toucher une bonne partie de mes amis/amies sans de mauvaises interprétations. Sinon, rares sont ceux qui deviennent mes amis. Ils restent simplement des connaissances ou des copains.

Question d’intention

Beaucoup disent avoir peur du toucher car ils ne savent pas où cela peut les mener. Ou bien encore ne pouvoir être touchés que par leur partenaire. Je suis certain que le toucher en lui-même n’est pas ambigu. Ce sont les acteurs (donneurs ou receveurs) qui n’ont pas toute la clarté voulue avec l’autre et surtout avec eux-mêmes.

Être tactile, le vivre au quotidien

Si j’ai pu mettre en place un grand nombre de stratégies pour me protéger, pour aménager ma vie en fonction de mon hypersensorialité, c’est dans le domaine tactile et le toucher des personnes que j’ai le plus de mal à trouver des réponses. J’ai pourtant beaucoup d’éléments et de réflexions à partager à propos de conversation des doigts.

 

Je reviens vite vous en reparler.

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